En pommes de terre, la campagne va être « exceptionnellement difficile »
Le groupe des producteurs de pommes de terre du nord-ouest de l’Europe (NEPG) alerte les producteurs sur la lourdeur du marché. L’Union française des producteurs de pommes de terre (UNPT), de son côté, pointe un risque économique à ne pas négliger.
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Producteurs de pommes de terre, « êtes-vous prêts à produire tout en perdant de l’argent ? » C’est avec cette question que le Groupe des producteurs de pommes de terre du Nord-Ouest européen, le NEPG (1), débute un communiqué diffusé le 26 novembre 2025, alors que se finalisent les choix d’assolement pour 2026.
Prix et volumes sous contrats à la baisse pour 2026-2027
« Les producteurs de pommes de terre de la zone NEPG [France, Belgique, Allemagne et Pays-Bas] s’apprêtent à traverser une période exceptionnellement difficile, estime le NEPG. Les cours du marché libre sont extrêmement bas — entre 0,50 et 4,00 €/100 kg selon les pays, les variétés et les conditions, sans réel intérêt de la part des acheteurs — et les industriels ont clairement annoncé que les prix contractuels et les volumes contractés seraient réduits pour la saison 2026-2027. »
Et dans un contexte de marché incertain, « chaque producteur doit se poser une question essentielle : peut-il réellement assumer le risque économique de conserver ses surfaces actuelles affectées à la pomme de terre. » Déjà en septembre dernier, le NEPG avait alerté sur la « crise de croissance » pour la pomme de terre.
Risque économique pour l'exploitation
En France, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) appuyait également, dans un communiqué diffusé le 20 novembre : « rien ne permet d’annoncer que le marché français ou européen — en industrie comme en frais — sera en mesure de redémarrer en 2026 ni d’absorber une tonne supplémentaire sans tension », appuyait également. Ce n’est pas la production qui manque, mais les opportunités de marché ». Le syndicat estime que chaque hectare de pomme de terre supplémentaire « peut rapidement devenir un facteur de rupture économique pour l’exploitation. »
+10 % de production en un an
Selon les dernières estimations du NEPG, la production de pommes de terre en France, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas « devrait tourner autour de 27,2 millions de tonnes, 10 % en plus qu’en 2024 », chiffre le NEPG. Les surfaces implantées en 2025 ont marqué une hausse moyenne de 6,8 % par rapport à 2024 pour les quatre pays, selon des données provisoires. Dans le détail, la hausse annuelle est de :
- +10,1 % en France (197 000 ha en 2025) ;
- +6,0 % en Belgique (107 962 ha) ;
- +5,9 % dans les Pays-Bas (83 100 ha) ;
- +4,8 % en Allemagne (220 000 ha).
(1) Organisation qui rassemble les organisations représentatives des producteurs de pommes de terre de la Belgique, de l'Allemagne, de la France et des Pays-Bas.
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